« Ne pas dire à un 41 qu'il te fait chier ou qu'il fait des conneries au nom de la tolérance, c'est de la lâcheté. Y mettre des formes, là on peut causer. Et là, certains ont des progrès à faire, à commencer par ma pomme. Par contre laisser des vieux cons (1) pourrir la vie des jeunes au nom de la tolérance, ce n'est plus de la lâcheté, c'est de la connerie. »
Ce discours que j’ai entendu ou lu plusieurs fois et avec lequel il m’est même peut-être arrivé, parfois, de ne pas être en total désaccord sur certains points, m’amène à m’interroger sur la tolérance, la lâcheté et l’indifférence.
La tolérance, du latin tolerare (supporter), est la vertu qui porte à accepter ce que l'on n'accepterait pas spontanément. Elle définit la capacité d'un individu à accepter une chose avec laquelle il n'est pas en accord. La tolérance s'exerce lorsqu'on reconnait qu'une chose est un mal, mais que combattre ce mal engendrerait un mal encore plus grand. La tolérance peut alors conduire à une abstention volontaire dans le combat contre un mal identifié et c’est là que peuvent intervenir lâcheté et indifférence.
Alors, la tolérance, une vertu ou un vice ?
La tolérance est apanage du fort, seul peut tolérer celui qui est en position d’interdire, mais l’on tolère souvent ce que l’on n’a pas le pouvoir d’empêcher, d’où l’aveu d’une certaine faiblesse. Or faiblesse et impuissance ne sont pas précisément des vertus. Ne pas tolérer, c’est prendre parti, s’engager et combattre ce que l’on condamne et accepter les risques liés à cette prise de position, accepter la confrontation avec l’autre. Cela demande du courage et en corollaire, la tolérance peut ainsi parfois s’avérer être, tout simplement de la lâcheté. Enfin, il faut garder à l’esprit que dans notre monde politiquement correct, il est facile de perdre le sens des différences et l’on se croit tolérant alors qu’il s’agit d’indifférence !
Alors, si tolérance est synonyme de lâcheté, d’indifférence ou d’impuissance, faut-il se réjouir de s’en réclamer au sein du Club 41 ? Si elle permet de vivre en harmonie, mais au prix du mépris des valeurs auxquelles on adhère, le jeu en vaut-il la chandelle ?
Lorsqu’elle n’est pas dévoyée et vidée de sa substance, la tolérance est un effort de l’homme sur lui-même car il doit relativiser son propre point de vue afin de prendre en compte celui de l’autre. La liberté d’un individu s’arrête là ou commence celle de son voisin et chacun doit donc être garanti dans l’expression de sa liberté. De là découle que « l’esprit de tolérance » n’est pas une conséquence des faiblesses humaines, mais bien au contraire une force. Mais cet esprit de tolérance ne fait pas écho à la tolérance telle que je l’ai définie auparavant, en fait, cet esprit de tolérance, ça ressemble beaucoup à du respect !
En conclusion, et elle n’est pas de moi, « s’il arrive à la tolérance d’être une vertu, c’est une bien petite vertu puisque si le toléré est respectable, la tolérance est méprisable et si le toléré est méprisable, la tolérance est renoncement à l’excellence humaine ».
Alors, Tolérance non! Esprit de tolérance oui!
Respect et Fraternité.
(1) A ceci près naturellement que l'on est toujours le con de quelqu'un et que comme l'a si bien dit Brassens, en la matière, "le temps ne fait rien à l'affaire", nul besoin donc c'être vieux pour être con!
dimanche 18 mai 2008
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1 commentaire:
Bonjour Martial,
réflexion utile sur un sujet par définition sur la corde raide.
Je me permet d'y ajouter les
réflexions de notre rédacteur Philippe Longchampt (Angers 002) sur ce sujet et sur l'amitié.
bon blog
Bruno Poterie
IRO région 3
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