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samedi 8 septembre 2012

Sociologie du "Bénévolat" applicable à la Table Ronde et au Club 41!


Les associations jouissent dans l’imaginaire collectif d’un capital de sympathie important, image confortée par l’invocation des valeurs consensuelles de générosité et de  désintéressement et sont louées pour leur prétendue ouverture à la « société civile » et les vertus « solidaires » qu’elles seraient censées incarner. Chez nous, "Adopte, Adapte, Améliore" ou bien encore "Amitié et Tolérance"

Les données statistiques exploitées par les sociologues mettent en évidence l’inertie des déterminants sociodémographiques de la participation associative comme la classe sociale, le niveau de diplôme ou encore l’âge, dont les effets se sont accrus au détriment des catégories qui participent déjà le moins à la vie des institutions politiques. Les jeunes et les classes populaires sont donc plus éloignés de la démocratie associative. Ce n’était cependant pas le cas au début des années 1980. Le regard rétrospectif permet également de nuancer la plainte récurrente parmi les responsables associatifs d’un « déclin du bénévolat », dont l’individualisme des sociétés modernes serait responsable, alors qu’il est plutôt le fait d’une transformation des modalités d’exercice de la pratique bénévole.

Le nombre des bénévoles associatifs augmente contrairement au sentiment que l’on en a, mais parmi ces bénévoles, il convient de distinguer les dirigeants des simples participants occasionnels. Il faut distinguer les membres « impliqués » (qui exercent des responsabilités dans l’association en tant qu’administrateur ou membre d’un bureau exécutif), les membres ordinaires et les membres ponctuels (il y a donc bien des 41 de base et les autres). D’après les enquêtes, le bénévole associatif en France et en Europe est plutôt un homme âgé de 35 à 54 ans, issu d’un milieu plutôt aisé et cultivé, possédant un capital scolaire élevé et exerçant ou ayant exercé une activité professionnelle en milieu moyennement urbain. Le bénévole d’aujourd’hui recherche davantage l’accomplissement individuel que celui d’un idéal collectif. Ces constats soulignent que le monde associatif est bien loin d’être confronté à une « crise du bénévolat » et que ce registre de dramatisation, fréquemment invoqué, masque en réalité une profonde transformation des formes et des modalités d’exercice de la pratique bénévole.

Le bénévolat associatif se professionnalise, par là il faut entendre un processus de rationalisation à la fois en termes de compétence (dont le degré de spécialisation devient plus élevé) et en termes de statut s’exprimant par l’institutionnalisation de professions. Dans le cas du bénévolat associatif, la professionnalisation s’exprime notamment par la participation bénévole qui requiert de plus en plus de compétences du fait de l’exercice de responsabilités particulières (la vie associative demanderait ainsi davantage de compétences administratives, gestionnaires et juridiques).

Des variables qui ne varient pas : les déterminants de la participation associative
Toutes les enquêtes quantitatives réalisées en France depuis 1982, n’ont fait que confirmer le poids déterminant des variables sociodémographiques comme le sexe, l’âge, la profession exercée et le diplôme, sur la probabilité de participer à la vie associative. Du point de vue du nombre d’associations auxquelles une personne déclare adhérer, il est intéressant de souligner une tendance générale à un moindre cumul des engagements (sauf, notons-le, pour les 64 ans et plus où, au contraire, le cumul augmente).
Parallèlement à la catégorie socioprofessionnelle, le niveau d’instruction s’avère également fortement discriminant. Les diplômés de l’enseignement supérieur sont ainsi ceux qui adhèrent et participent le plus aux activités associatives.
L’âge, enfin, contribue à structurer de façon significative la distribution des taux d’adhésion et de participation associative. Alors que ce taux culmine pour la tranche des 34 ans à moins de 44 ans en 1982, on constate que ce sont désormais les individus les plus âgés qui représentent les fréquences modales de la distribution.

La position hégémonique des sexagénaires dans le monde associatif
L’analyse statistique met en lumière quelques tendances significatives des transformations contemporaines de l’acteur associatif : les « baby-boomers » y occupent désormais une position dominante au détriment des plus jeunes.

Il est d’ailleurs probable que l’allongement de la durée des études, conjuguée à une dégradation des  conditions d’entrée sur le marché du travail soient des facteurs qui rendent l’adhésion et l’engagement, dont la gratuité n’est qu’une apparence trompeuse, fortement « coûteux ». Il est ainsi significatif de constater un effondrement du cumul des adhésions associatives pour les jeunes actifs trentenaires et quadragénaires de 2002 par rapport à leurs homologues de 1982. Ce sont donc bien les jeunes retraités qui occupent désormais une position dominante dans le monde associatif en considérant d’ailleurs bien souvent leur engagement comme une « seconde carrière » qui les occupe bien souvent à plein temps. On retrouve donc dans le monde associatif un processus d’hégémonie générationnelle, de sexagénaires et plus cumulant toutes les positions de pouvoir.

D’après un article du sociologue Denis Bernardeau MOREAU

2 commentaires:

Anonyme a dit…

merci Martial de cette très intéressante introspection sur notre milieu associatif.
La conclusion que l'on peut en tirer n'est pas rassurante pour l'avenir de nos clubs . Il serait intéressant de savoir au bout de combien de temps, après de grandes crises comme celles du début du siècle dernier, les associations non-politisées, ont pu reprendre un taux normal d'effectif.
R Gandois

BILLY ROBERT a dit…

C'est un constat, c'est une vérité ... mais qui s'applique à toute organisation, à toute structure. Allongement de la durée de vie, disponibilité plus grande des seniors, prise de responsabilités plus acceptées des personnes ayant plus de temps libres, etc ...
R BILLY ROCHEFORT 118